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Portraits des passeurs, le long des quais à Bordeaux

Portraits des passeurs

Ils sont aide-soignants, infirmiers en soins palliatifs, psychologues en EHPAD, aumôniers, agents d’état civil, conseillers funéraires, officiants religieux ou laïcs, agents decimetière, marbriers, bénévoles d’accompagnement au deuil... Tous sont des passeurs.
Michelle,
directrice d’une maison de santé pendant 17 ans
L'histoire de

Michelle

Michelle a dirigé pendant dix-sept ans la maison de santé Marie Galène à Bordeaux qui s’occupe notamment de personnes en soins palliatifs. Elle est aujourd’hui engagée comme administratrice auprès de plusieurs établissements et associations et y transmet son expérience.
Pour Michelle, l’enjeu est de comprendre les évolutions de la société face à la fin de vie et d’aller toujours au-devant des progrès thérapeutiques, pour que la qualité des soins soit améliorée. Pour elle, le prendre-soin est une posture générale d’attention. Une attention pour tous ceux qui vivent, travaillent et passent au sein des établissements. Une attention dans la façon de soigner, au-delà des aspects cliniques et même des soins de confort. Quand elle dirigeait la maison de santé, Michelle avait son rituel. Tous les matins, elle faisait le tour des services pour voir les équipes de nuit et bien préparer la journée. Elle prenait aussi le temps de dire bonjour à chaque malade rencontré dans les couloirs. C’est en écoutant les professionnels du terrain, inquiets pour leurs patients du retour à domicile, qu’elle a monté, avec eux, le projet d’hôpital de jour il y a neuf ans. C’est aussi comme ça que l’idée d’un bar à huîtres se déplaçant de chambre en chambre est né.
« Je cherche toujours à comprendre ce qui va nous demander d’évoluer sans jamais perdre de vue qu’on est là pour prendre soin des patients, de leurs proches, et de ceux qui s’en occupent. On doit pouvoir travailler un projet de vie, même dans la maladie. »
Marie,
thanatopractrice
L'histoire de

Marie

Marie est thanatopractrice. Elle s’occupe du défunt après son arrivée en chambre funéraire pour prodiguer trois types de soins (aucun n’est obligatoire et leurs pratiques varient selon les rites religieux). La toilette, si celle-ci n’a pas déjà été faite par les équipes soignantes. Les soins de présentation qui consistent à habiller le défunt et à le maquiller, juste ce qu’il faut. Les soins de conservation, lorsque le défunt doit reposer plusieurs jours en chambre funéraire avant la mise en bière.
Marie fait ce métier depuis quinze ans avec cœur et conviction. Elle aime travailler dans le silence pour prendre soin sereinement du corps du défunt, à qui elle demande toujours « l’autorisation » d’intervenir, par respect. Elle apprécie que les familles lui transmettent une bonne photographie qui lui permettra d’être la plus juste possible pour « la dernière image ». En conscience, elle soigne les détails : la coiffure, la bonne couleur de teint, le nœud bien fait, les habits qui font honneur.
« Je suis un ‘artisan de la frontière’, j’aide le passage d’un état à un autre. En prenant soin des défunts, je permets aux familles d’avoir une dernière conversation avec eux. »
Mathieu,
responsable du centre état civil à la mairie de Bordeaux
L'histoire de

Mathieu

Mathieu est responsable de l’équipe des quinze officiers d’état civil de la mairie de Bordeaux. C’est au guichet « état civil » que, dans 90% des cas, les conseillers des pompes funèbres se rendent pour déclarer les décès. Ils agissent à la demande des familles afin d’obtenir les autorisations funéraires pour fermer le cercueil et procéder à l’inhumation ou à la crémation.
Toutes les personnes qui décèdent à Bordeaux voient leur vie administrative se clore ici. Pour s’assurer que chaque dossier est traité avec équité et rapidement, l’équipe travaille toujours de la même façon selon un protocole bien établi. Mathieu a le goût du service public et des questions règlementaires : il aime venir en soutien des officiers d’état civil ou des personnes qui se présentent directement au guichet. Comme dans les cas délicats d’enfants morts avant la naissance, lorsque les parents se déplacent eux-mêmes à la mairie. Depuis 2021, la loi reconnaît ces « enfants sans vie » en permettant aux parents d’inscrire leur nom dans le livret de famille.
« On est là pour toute la vie administrative des gens, on suit les parcours de vie, du début à la fin. »
Anabelle,
conseillère funéraire
L'histoire de

Anabelle

Anabelle est conseillère funéraire chez inmemori, maison de pompes funèbres à Bordeaux. Elle soulage les familles de l’organisation des obsèques, des démarches administratives à la préparation de la cérémonie d’adieu. À leur demande, elle peut célébrer les cérémonies civiles ou accompagner les cérémonies religieuses.
Sa priorité ? Mettre les familles « en sécurité » : montrer que tout est pris en charge. Anabelle sait que c’est à cette condition que les proches peuvent exprimer ce qui va vraiment compter pour rendre hommage. Pour les cérémonies d’adieu, certains ont déjà rédigé un témoignage et savent où se réunir quand d’autres ont besoin d’être guidés et confortés à chaque pas. Anabelle se rend alors encore plus disponible et prend le temps de récolter les petites histoires, les mots, les musiques que chacun lui confie. Elle s’en imprègne, écoute les paroles de chaque morceau choisi, puis elle tisse le fil de la vie vécue, en sachant que c’est cela qu’il est important de célébrer.
« Ce que je peux ressentir de plus fort à la fin de la cérémonie, c’est quand chacun laisse partir le défunt paisiblement, à sa façon. Parce que je sais à quel point ça comptera sur le chemin du deuil. »
Noëlle,
responsable de l’accueil de jour en maison de retraite
L'histoire de

Noëlle

Noëlle est assistante médico-psychologique et responsable de l’accueil de jour à la maison de retraite Marie Durand, à Bordeaux. Elle assure l’accueil et l’animation des journées d’une dizaine de personnes âgées isolées par la perte d’autonomie ou atteintes de troubles cognitifs.
Chaque matin de la semaine, la journée commence par l’arrivée du groupe. Certains sont amenés par leur conjoint, d’autres ont profité du minibus venu les chercher chez eux. Noëlle attend tout le monde avec un café bien chaud. Elle observe leur comportement avant de les placer à table de façon à ce que la bonne humeur ou l’empathie de l’un aide le voisin. Les discussions démarrent, elles sont parfois fantasques, parfois vives, les blagues fusent. L’humour est constamment présent et sert à tout : désamorcer une situation compliquée ou parler de la maladie. Toute la journée, elle pousse chacun à participer et à être attentif à l’autre : mettre la table, couper la viande d’un voisin, animer un jeu. Noëlle est sensible à la dignité des personnes et fait très attention à ne jamais abîmer l’estime de soi des résidents, déjà fragilisés par le grand âge. Le but est toujours de mettre en confiance, jamais en difficulté. Quand le moment s’y prête, Noëlle parle avec eux de la fin de vie. « Il m’arrive souvent d’être dépositaire des angoisses : ce n’est pas mourir qui fait peur, c’est le comment. »
« On est sur le chemin de la fin mais aussi toujours de la vie. C’est un peu comme le dernier essai avant la fin et c’est nous qui avons le ballon pour bien accompagner nos amis. »
Alice,
psychologue clinicienne en Ehpad
L'histoire de

Alice

Alice est psychologue clinicienne en Ehpad, au Village Terre-Nègre à Bordeaux. Elle parle tout de suite « d’habitants », car les personnes viennent s’installer dans leur dernière maison pour y habiter pleinement, y vivre. Alice accompagne ce moment parfois douloureux : l’entrée en maison de retraite. Une transition avec la vie d’avant qui implique que chacun puisse parler de la finitude : celle de son proche ou la sienne. Après quelques semaines ou plusieurs années, Alice accompagne la fin de vie, la sortie.
Après quatorze années de suivi, Alice en est convaincue et c’est une habitante de l’Ehpad qui lui a dit : « la mort, ça ne fait pas mourir d’en parler ». Bien sûr, il faut s’adapter aux moyens d’expression de chacun. Certains peuvent exprimer clairement leur colère, leur sérénité, leur peur, leur conviction ou leur désir. D’autres personnes sont atteintes de troubles cognitifs et s’expriment surtout par leur comportement. Alice a appris à écouter le sensoriel autant que les paroles et n’impose jamais rien. Quelque chose de plus doux s’installe quand on arrive à s’exprimer : la réticence laisse place au familier, aux petits rituels qui rassurent. Les proches aussi, trouvent d’autres façons d’être en lien avec leurs parents.
« On est comme dans un temps suspendu. L’espace-temps n’existe plus vraiment. Une minute peut sembler une heure, le présent se passe au passé, le passé au présent et une simple anecdote redonne vingt ans, comme au pays des merveilles. »
Abili,
aide-soignante en maison de retraite
L'histoire de

Abili

Abili est aide-soignante à la maison de retraite Marie Durand de Bordeaux, association à but non-lucratif fondée en 1870. Elle prend soin des résidents : le lever, la toilette, les repas mais aussi « tout ce qui va avec » comme discuter ou accompagner une promenade.
Sa journée commence par la transmission avec les collègues de nuit pour savoir comment va chaque résident. La matinée est essentiellement dédiée à la toilette. Elle guide ceux qui sont semi-autonomes et s’occupe en binôme des personnes qui ne peuvent pas se lever. Il faut être deux pour pouvoir les soulever sans se faire mal et garantir le confort de chacun. Autour des soins et des repas, Abili aime ces moments où elle se sent en relation avec la personne. Elle esquisse un pas de danse avec un monsieur qui lui offre un chocolat tous les matins, les écoute parler de la vie et rigole des « conseils » de certains comme celui de ne pas trop compter sur les hommes… Parfois, elle voit que quelque chose ne va vraiment pas : une personne qui s’isole, ne mange plus ou une respiration inhabituelle. Elle le signale à l’infirmière qui en discutera avec les médecins. Si c’est bien le signe d’une vie qui touche à sa fin, Abili applique le protocole des soins palliatifs et s’occupe de la personne, jusqu’au bout.
Lorsqu’un résident décède, Abili prend parfois la parole à la cérémonie d’adieu et raconte les petites conversations du matin, les rigolades. « En participant aux obsèques, je me sens fière d’avoir soutenue dignement la personne et d’avoir fait mon travail, comme il se doit. »
Myriam,
infirmière coordinatrice en soins palliatifs
L'histoire de

Myriam

Myriam est infirmière coordinatrice de soins palliatifs à l’Estey Mutualité. Elle permet aux personnes qui sont dans une phase avancée de la maladie de rester chez elles, à leur domicile ou en Ehpad. Les équipes soignantes qui habituellement prennent soin d’elles appellent Myriam et ses collègues (médecin, assistante sociale, psychologue) pour une prise en charge spécifique en soins palliatifs, afin de soulager au maximum la personne dans ses derniers instants de vie.
« Comment vivez-vous votre maladie ? » et « Qu’est-ce que vous aimez faire ? » sont les deux questions qui guident Myriam pour écouter la personne, au-delà du patient. Elle leur demande de raconter le parcours de la maladie pour se représenter comment ils vivent avec elle. Elle discute aussi avec l’entourage. En écoutant ces « petits récits de vie », elle comprend ce qui fait mal et ce qui continue de faire du bien. Le sens de son accompagnement est là, dans « ce travail d’équilibriste » qui permet d’ajuster chaque prise en soin et d’identifier ce qui apportera le maximum de mieux-être.
« Au-delà de la maladie, on s’intéresse à la vie de la personne, ses centres d’intérêt. On s’éloigne des préoccupations qu’elle a depuis des années et on partage un moment de vie. »
Dominique,
aumônière
L'histoire de

Dominique

Dominique est aumônière bénévole depuis douze ans. Deux fois par semaine, pendant une après-midi, elle se rend dans une maison de santé pour rencontrer les personnes en fin de vie qui ont demandé un accompagnement spirituel. Elle se rend dans leur chambre et propose sa présence. Au préalable, elle fait un point avec les équipes soignantes pour qu’elles lui confirment que c’est le bon moment pour le patient de la recevoir. Les gens sont très ou peu croyants, parfois d’autres confessions, elle s’adapte toujours.
Dominique reste cinq minutes, parfois trente. Elle échange souvent autour d’un texte ou propose d’aller au jardin, voir les fleurs s’épanouir. Avec le temps, elle a appris à laisser faire le silence, avec un sens de l’écoute chaleureux. S’échangent des regards, des souvenirs, des doutes, un geste de complicité : un tout petit moment de vie qui vaut d’être vécu. Quand la toute fin est proche, les familles lui demandent parfois d’être là pour accompagner le dernier souffle et dire une prière. Des paroles apaisantes pour tous, ceux qui partent et ceux qui restent.
Dominique a plein de petites histoires intimes qu’elles gardent ainsi dans son cœur : « Tout ça, c’est de la vie, jusqu’au bout. »
Charlotte,
directrice de maison de pompes funèbres
L'histoire de

Charlotte

Charlotte dirige la maison de pompes funèbres inmemori de Bordeaux. Chaque jour, elle s’assure que toute son équipe de conseillers funéraires travaille dans les meilleures conditions possibles pour accueillir les familles endeuillées, venues organiser les obsèques de leur proche.
Pour Charlotte, deux choses sont essentielles pour que tout se passe au mieux le moment venu. D’abord, prendre soin des liens qui unissent tous ceux qui se passent le relais au moment des obsèques : services de santé et de mairie, professionnels du funéraire, ministère des cultes. Bien se connaître c’est pouvoir agir efficacement auprès des familles. Ensuite, prendre soin des temps de partage entre l’accompagnant inmemori et les proches du défunt. Dans le temps très court des obsèques, chaque moment est une étape à respecter pour permettre à chacun de cheminer : accueillir la peine, les inquiétudes, le stress, régler les aspects pratiques puis parler de ce qui compte vraiment, du défunt, du recueillement, de la façon de rendre hommage.
« Les familles sont touchées de voir que nous aussi nous sommes émus mais elles sont surtout touchées de l’aide qu’on leur apporte. Je prends soin d’un moment extrêmement précieux pour les familles. »
Johan,
transporteur funéraire
L'histoire de

Johan

Johan est transporteur funéraire depuis 2016. D’astreinte 24/24h et 7/7j, il transporte le corps du défunt du lieu du décès jusqu’aux lieux de cérémonie, d’inhumation ou de crémation. À la demande des pompes funèbres, il emmène aussi parfois le corps du défunt en chambre funéraire où ses proches pourront le veiller.
Johan est souvent le premier professionnel du funéraire que les familles rencontrent. C’est important pour lui de les rassurer en leur montrant que les choses sont prises en main. Il prend aussi le temps d’expliquer aux familles ce qu’il fait : c’est la première fois qu’elles se séparent de leur proche décédé. En Ehpad, il écoute les équipes et respectent leur rituel de séparation : parmi celles qui ont bien connues le défunt, beaucoup souhaitent participer au départ en accompagnant sa sortie. Pour les cérémonies, il veille à ce que le cercueil soit transporté avec soin et méthode, vérifie l’alignement des poignées et dispose les fleurs à la bonne hauteur pour s’assurer que tout est harmonieux.
« Il faut toujours prendre le temps des gestes doux et calmes. Il faut que tout soit en place : cela fait partie des choses qui peuvent apaiser. »
Thierry et Jauffrey,
marbriers père et fils
L'histoire de

Thierry et Jauffrey

Thierry et Jauffrey travaillent en famille pour d’autres familles. Ils sont marbriers : ils conçoivent des monuments funéraires et cinéraires puis suivent leur fabrication et leur pose. Ils travaillent tout type de granit, en privilégiant la fabrication française. Cela fait longtemps que cette roche résistante a remplacé le marbre mais le nom du métier est resté.
Ils prennent le temps de rencontrer chaque famille au cimetière. Face à un caveau, une pierre tombale, ou un emplacement encore vide, ils accordent les souhaits avec les contraintes du lieu et la réglementation. Taille, type de pose, en pleine terre ou en caveau, ils comprennent comment chacun projette « son » monument ou celui de son proche. Quand le décès vient d’arriver, l’ambiance est différente mais l’approche est la même. Tout le monde ne raconte pas ce qui s’est passé, Thierry et Jauffrey ne demandent rien, ils écoutent et font tout pour que le monument soit prêt pour les obsèques.
« Nous recevons des mots de remerciement ou des témoignages touchants, parfois deux ans après, et nous savons l’importance pour les familles de venir se recueillir devant un beau monument, qui accompagne leur deuil longtemps après les obsèques. »
Denis,
agent de conservation de cimetière
L'histoire de

Denis

Denis est agent de conservation au cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux, depuis 20 ans. Les cimetières bordelais accueillent les visiteurs et les pompes funèbres 365 jours par an. Denis prend en charge la sécurité du site et la réception du public, avant, pendant et après les inhumations.
« Nous sommes une collectivité qui voit passer des usagers tous les jours. » dit-il en expliquant pourquoi il est important de respecter les règles de fonctionnement. Elles sont au service d’un lieu de recueillement qui doit rester calme et sûr pour chacun d’entre-nous. Denis accueille les entreprises qui viennent faire les travaux funéraires, il les guide vers les caveaux et vérifie que les papiers sont en ordre pour l’inhumation. Le jour de la cérémonie, il est toujours présent, à côté des pompes funèbres, et aime être au contact des gens même s’il reste en retrait. Il fait en sorte que sa présence soit discrète et rassurante : il montre qu’il est disponible, en soutien, et parle avec ceux qui le souhaitent.
« C’est de la vie un cimetière, beaucoup de gens passent ici tous les jours. C’est passionnant : chacun cohabite, le plus justement possible. »
Catherine, Béatrice et Xavier,
bénévoles d’accompagnement en soins palliatifs et au deuil
L'histoire de

Catherine, Béatrice et Xavier

Ils sont tous les trois bénévoles au sein des associations Alliance 33 et PalliaPlus, à Bordeaux. Ils viennent une après-midi par semaine, à tour de rôle, offrir leur présence aux personnes en fin de vie (Ehpad ou domicile) ou en deuil.
Ils sont là comme personne « civile », leur accompagnement n’est ni médical ni spirituel : ils offrent leur présence dans l’espoir que la personne s’en saisisse. Ils arrivent dans chaque chambre avec modestie, sans a priori, et laissent venir ce qui peut être exprimé, à cet instant-là. C’est d’abord un échange d’humanité qui passe autant par un regard ou une main sur un bras que par des paroles que la maladie a rendu difficile. Le seul projet est de donner du temps que chacun utilise comme il veut et comme il peut, y compris les proches. Après le décès, ils laissent passer 3 mois avant d’envoyer une carte de soutien : « un petit mot très important pour qu’ils sachent qu’on ne les oublie pas. » Certains rejoignent un groupe de paroles avec d’autres personnes en deuil ou verront les bénévoles individuellement. C’est le moment de « vivre son deuil » : l’expression « faire son deuil » leur semble inappropriée car le deuil est un chemin qui n’est pas linéaire. Un jour ça va, l’autre moins. À chaque réunion, ils demandent avec délicatesse : « Comment vous sentez-vous, là, maintenant ? ». Avec le temps, la tristesse peut s’apaiser et le souvenir du défunt devenir une présence aidante.
« La mort est quelque chose de compliqué, tabou pour beaucoup de gens. En la côtoyant régulièrement on l’apprivoise pour soi-même et pour les autres. »

Les pompes funèbres inmemori à Bordeaux