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Comment organiser des obsèques écologiques ?

Comment organiser des obsèques écologiques ?

De notre vivant, nos modes de vie et de consommation ont un impact non-négligeables sur notre planète : émissions de gaz à effet de serre, polution de l’eau, polution des sols, épuisement des ressources naturelles. Les consciences écologiques s’élèvent depuis quelques décennies privilégiant des choix plus raisonnés pour la planète. Si bien qu’il est devenu légitime de s’interroger sur la possibilité d’organiser des obsèques écologiques.

Comment réduire son impact environnemental en organisant des obsèques plus écologiques ?

Privilégier l’inhumation ou la crémation ?

Est-il plus écologique de choisir une crémation ou une inhumation ?

Pour comparer ces deux choix d’obsèques et leur impact environnemental, il convient d’analyser l’ensemble du parcours des obsèques : du choix du cercueil en passant par le transport au mode d’inhumation, ou à la fabrication de l’urne et la destination des cendres.

Selon une analyse ordonnée par la Fondation des Services Funéraires de la Ville de Paris visant à comparer l’ensemble du parcours des obsèques, une inhumation émettrait 3,6 fois plus de CO₂ qu’une crémation. Au total, ce sont plus de 833 kg de CO₂ qui sont rejetés dans l’atmosphère lors d’une inhumation.

Privilégier la pleine terre au caveau

En se penchant de plus près, 93% des émissions sont liées au lieu de sépulture. En effet, 40% des sépultures choisies sont des caveaux. Or ces caveaux sont bien souvent produits de béton, matière fortement émettrice de CO₂ lors de sa fabrication.

L’impact du monument funéraire sur le bilan carbone

Du reste, les monuments funéraires sont souvent faits en granit en provenance de Chine, d’Afrique du Sud de Norvège et de Suède ou du Brésil et pèsent ainsi lourd dans le bilan carbone de l’inhumation. On tâchera de privilégier un monument plus modeste, telle qu’une simple stèle, idéalement en bois ou en granit issu de France. Pour les plus écologistes, il est également possible de se passer de monument et de choisir une simple tombe gazonnée. Un tel choix permettrait d’ailleurs d’avoir un impact inférieur à celui de la crémation  avec seulement 182 kg de CO₂ émis.

Privilégier un cimetière écologique

Un autre aspect souvent oublié dans l’analyse du bilan écologique d’une inhumation est l’entretien des cimetières qui engendrent une forte pollution des sols notamment liée à l’utilisation intensive de pesticides. La loi Labbé mise en vigueur en au 1er janvier 2017, vise d’ailleurs à en limiter l’utilisation.

D’ailleurs, une nouvelle tendance émerge, celle des cimetière écologiques dans lesquels les cercueils sont inhumés en pleine terre avec pour simple monument une stèle en bois issue de la région.

De nombreux cimetières en Ile-de-France possèdent d’ailleurs un espace écologique :

La pollution du cercueil

Si l’inhumation est plus émettrice de CO₂, il en va de même pour la pollution des sols qu’elle génère, notamment à cause du cercueil.

En effet le cercueil contient souvent des nombreux produits toxiques (vernis, peintures) ou très longs à la biodégradation (capitons en matières synthétiques, poignées en métal, habits du défunt par exemple). Ainsi, l’impact sur les sols et les nappes phréatiques peut être vraiment néfaste. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est interdit de placer des effets personnels dans un cercueil.

Dès lors, on tâchera de privilégier un cercueil le plus écologique possible à base de bois issus de forêts françaises éco-responsables, avec des poignées et un emblème en bois et un capiton en matière naturelle et locale (en lin français par exemple). On pensera à habiller le défunt avec des matières textiles naturelles elles-aussi.

Si les cercueil en carton se décomposent plus vite dans la terre, leur fabrication est en revanche fortement émettrice de CO₂ puisqu’ils sont très majoritairement fabriqués en Chine et utilisent des colles et solvants toxiques. La meilleure alternative pour un cercueil écologique est le choix d’un cercueil simple en bois issus de la filière française avec un vernis naturel. C’est d’ailleurs le choix qu’a fait inmemori en ne proposant que des cercueils répondant à ces critères.

Faire des choix moins polluants

Au-delà d’un cercueil plus écologique, il est bon d’avoir à l’esprit les autres choix plus éco-responsables qui peuvent être faits lors de l’organisation d’obsèques.

Les soins de conservation

Par exemple, les soins de thanatopraxie également appelés soins de conservation, consistent à insérer dans le corps du défunt des produits chimiques pour en limiter la dégradation. Ces liquides utilisés sont hautement toxiques et se retrouvent in fine soit dans les sols, soit dans l’atmosphère.

Si ces soins peuvent s’avérer utiles ou même obligatoires dans certains cas, il convient d’avoir à l’esprit leur impact environnemental afin de faire ce choix en pleine connaissance de causes.

Des fleurs locales de saison

La cérémonie des funérailles est bien souvent assortie d’une belle décoration florale. Couronne, gerbe, bouquet, rien n’est trop beau pour magnifier la cérémonie. Seulement, l’impact écologique des fleurs n’est pas si rose. Afin de pouvoir proposer aux familles les mêmes fleurs tout au long de l’année, les fleuristes sont obligés de se fournir auprès de grossistes internationaux dont les fleurs parcourent des milliers de kilomètres en avion ou en camion avant de rejoindre leurs bouquets. Hollande, Equateur, Colombie, Kenya, les fleurs que nous avons l’habitude de voir dans nos cérémonies d’obsèques viennent de loin. Il existe pourtant une filière française de fleurs et il est possible de demander des compositions à base de fleurs locales et de saison. C’est d’ailleurs la vocation du Collectif de la fleur française avec qui inmemori collabore pour ses compositions florales.

Au final, que ce soit dans le cadre d’une crémation ou d’une inhumation, nombreux sont les choix qui peuvent être faits de manière plus raisonnable pour limiter l’impact environnemental de nos obsèques.

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