Bienvenue sur la Newsletter inmemori.
Chaque mois, vous recevrez des contenus aidants et sensibles pour vous aider à mieux accompagner et apprivoiser le deuil.
Chez inmemori, notre mission de pompes funèbres est d'organiser des obsèques avec soin et délicatesse.
Nous nous engageons par ailleurs à briser les tabous autour de la mort pour soutenir les endeuillés. Cette newsletter répond à cet engagement.
Bonne lecture.
Clémentine Piazza
Fondatrice d'inmemori
Le saviez-vous ?
80% des Français ont connu un deuil qui les a profondément marqués. Prendre soin de cette vulnérabilité est un enjeu de société.
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Il a perdu ses deux frères. Sa douleur, Grégoire en a fait des chansons, écoutées par des millions de Français.
Grégoire nous a fait danser sur « Toi + Moi ». Il nous console aussi avec « Chanson pour un enterrement » devenue virale sur les réseaux sociaux, tant nous avons besoin d’une mélodie enveloppante pour nos cérémonies d’adieu.
Sensible à notre mission chez inmemori, Grégoire nous a reçues chez lui pour partager son vécu à cœur ouvert. Vraiment, écoutez son témoignage. J’ai personnellement vécu un moment suspendu dont je me souviendrai à vie. Depuis il m’arrive de pleurer en écoutant « Ta main », celle de son frère.
« Il y a des films, des chansons, qui me donnent des spasms. On croit toujours avoir surmonté quelque chose et à un moment, ça vous prend, ça devient vertigineux. En même temps, ça fait tellement de bien. Même si j'ai apprivoisé le deuil, même si je le connais, il y a parfois des grands moments de détresse. »
Témoignage de Jeanne, infirmière
Jeanne est infirmière en soins palliatifs. Elle accompagne les personnes qui sont à un stade avancé ou terminal de leur maladie.
La particularité de son métier, c’est qu’ici les équipes ont fait le deuil de guérir les patients. Leur mission est de les accompagner dans leurs derniers instants de vie, d’apaiser leurs souffrances et de les soutenir jusqu’au bout.
Jeanne prend parfois le relai de proches qui ont eu un rôle d’aidant, voire presque de soignant, pendant plusieurs mois.Les soulager est tout aussi important pour elle : « redevenez une épouse, une fille, une maman, on s’occupe du reste ».
Souvent, les patients lui demandent s’ils vont mourir, quand et comment. Au fond d’elle, Jeanne sait qu’ils n’attendent pas de réponses magiques. Ce qu’ils souhaitent vraiment savoir, c’est qu’elle ne les abandonnera pas. Alors Jeanne promet. Par une parole, un geste, une manière d’être, en étant là quand ça va et quand ça ne va pas. Face à cette immense incertitude du quotidien, les petits miracles égayent les journées. L’appel d’un petit enfant qui procure un ins-tant de joie à ce grand-père. Une séance manucure improvisée par Jeanne pour voir le sourire de cette jeune patiente. Rien n’est linéaire.
Jeanne évoque souvent le mystère, notamment celui de la mort. Il lui arrive souvent d’être aux côtés d’un patient qui décède. En un instant, la vie s’éteint. Jeanne est là, jusqu’au dernier souffle. À cet instant précis, il y a quelque chose qui nous échappe. Elle n’est plus infirmière, elle est juste Jeanne.C’est en équipe qu’elle s’autorise à vivre son émotion et à verser une larme.
À lire, à voir, à écouter
C'est l'un des podcasts les plus écoutés de France : Génération Do It Yourself a reçu Clémentine pour parler de la mission d'inmemori.
« J'ai pris un peu de temps à cliquer sur votre épisode et puis j'ai pris une énorme claque. ».
Parole d'auditeur !
Point de vue
Pour un ministère de la mort et du deuil
Et s’il était temps de créer une instance publique référente des sujets liés à la mort et au deuil ? À l’heure où 700 000 décès surviennent chaque année en France, et alors que 80% des Français disent avoir connu un deuil qui les a profondément marqués, la question se pose légitimement. Placer la mort au sommet de l’État, c’est accepter de la nommer et de la regarder en face pour appréhender tous ses enjeux et mieux accompagner le deuil.
Aujourd’hui, la mort est partout et nulle part.
La mort est à l’Intérieur. Politique funéraire, gestion des cimetières et des crématorium, délivrance des documents d’état civil… Le ministère de l’Intérieur, et avec lui les préfets de région, dictent les grands principes qui régissent l’organisation des pratiques funéraires en France.
La mort est à la Santé et aux Solidarités. En France, 80% des décès ont lieu dans les établissements du grand âge et les hôpitaux. Alors que l’imaginaire collectif préfère les considérer uniquement comme des lieux de soin et de vie, la réalité est différente. Il y a urgence à accompagner cette étape bien réelle et douloureuse qui frappe des milliers de nos concitoyens chaque année. Équiper tous les hôpitaux de chambres mortuaires soutenantes est une priorité. Former les équipes des Ehpad à mieux accompagner la mort d’un résident l’est aussi. Comment préparer le défunt avant l’arrivée des proches ? Comment accompagner le deuil des soignants ? Autant de sujets qui nécessitent une véritable réflexion coordonnée au plus haut niveau.
Enfin, la mort est aussi au Travail. Le décès d’un collaborateur bouleverse toute l’entreprise. Le retour au travail d’un collaborateur en deuil est un enjeu majeur de management. Aujourd’hui, la loi prévoit des délais et chaque organisation fait comme elle peut. Dans la réalité du monde du travail, est-ce un sujet considéré comme prioritaire ? Il est permis d’en douter et pourtant, l’impact sur le bien-être et la fidélité des collaborateurs à l’entreprise est considérable.
Il y a la mort et aussi son corollaire, le deuil. 3 millions de Français se disent endeuillés. Comment prendre soin de leur vulnérabilité ? Autrefois, les vêtements noirs marquaient le deuil jusqu’au premier anniversaire du décès. Aujourd’hui, le deuil est ignoré, invisibilisé. Il marque un cheminement personnel mal accompagné au moment précis où le soutien de la société doit se faire le plus ressentir.
La manière dont on prend soin de nos morts en dit long sur la façon dont les vivants sont considérés au sein de notre société. Rendre hommage à ceux qui partent et accompagner ceux qui restent doit être une cause nationale.
La mort et le deuil sont universels. Ils méritent d’être considérés à leur juste place et portés par une instance nationale.