Décès

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Comment choisir une urne funéraire

L’urne funéraire ou urne cinéraire se choisit en fonction de sa destination. Inhumation dans un caveau ou en pleine terre, scellement sur un monument funéraire, dispersion des cendres dans la nature, immersion ou dépôt dans un colombarium, Joris Sanson-Cotiniaux, directeur de la maison de pompes funèbres inmemori de Rennes, nous explique les bons choix à faire et les obligations légales auxquelles les proches sont tenus.

Urnes funéraires : les obligations légales

« Une urne funéraire doit être identifiée par une plaque visible à l’extérieur mentionnant le nom, le prénom, la date de décès et le lieu de la crémation du défunt. Cette plaque standard est fournie par les pompes funèbres et collée sur l’urne par le crématorium », précise Joris Sanson-Cotiniaux.

Contrairement au cercueil qui doit faire au moins 22 millimètres d’épaisseur (18 pour la crémation), être muni de quatre poignées et d’une garniture interne étanche, il n’existe aucune obligation d’épaisseur, de taille, de hauteur ou de forme pour les urnes funéraires.
Quelle que soit leur matière ou leur apparence, les urnes possèdent un système d’ouverture (au-dessus ou en-dessous), une plaque d’identification, un sac interne de récupération des cendres noué par un lien et un galet mortuaire en pierre réfractaire, gravé du numéro de crémation qui permet l’identification de la personne défunte.

Les urnes funéraires ont un volume de réception de 3 à 4,5 litres. Les cendres sont composées de la crémation du corps et de celles du cercueil. « Il n’existe pas nécessairement de lien entre le poids du défunt et ses cendres, note Joris Sanson-Cotiniaux. Le plus simple pour choisir le volume de l’urne funéraire est de vous laisser guider par votre conseiller mortuaire. »

Urnes funéraires : la destination des cendres

L’urne cinéraire se choisit en fonction de la destination des cendres. « Quand nous accueillons les familles après un décès, nous engageons rapidement la discussion sur leur volonté à ce sujet. Cette décision impliquera le choix de l’urne funéraire. »

« Pour l’immersion, il est impératif de choisir une urne funéraire biodégradable qu’on choisira plutôt en sable aggloméré ou en sel car ces deux matériaux se dissolvent en trois quart d’heure dans l’eau », recommande le spécialiste.

Pour la dispersion au-dessus de la mer ou en pleine nature, le sac de réception des cendres sera ouvert et l’urne funéraire ne sera pas scellée. Si la famille souhaite garder l’urne cinéraire, elle peut opter pour une urne en métal ou végétalisée 1 qui peut devenir une boîte à souvenirs.
La dispersion consiste à répandre les cendres dans la nature. « Elle peut se faire partout à au moins 35 mètres des habitations, sauf à proximité de lieux de passage : en forêt mais pas sur le sentier, en mer mais pas sur la plage, en montage mais pas sur la piste de ski. Les cours d’eau sont considérés comme des lieux de passage. On peut aussi disperser les cendres dans un jardin du souvenir au sein d’un cimetière », détaille Joris Sanson-Cotiniaux. Ou encore les faire répandre par drone dans des lieux exceptionnels aux abords du Mont-Saint-Michel 2 .

L’immersion peut se faire depuis son propre bateau ou avec la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) à au moins 300 mètres des côtes pour une dispersion dans l’air et à six kilomètres pour une immersion de l’urne funéraire en pleine mer.

En revanche, quand l’urne est déposée en columbarium (monument cinéraire collectif), inhumée dans un caveau ou en pleine terre, elle doit se conserver longtemps. « S’ils décident de la sceller sur un monument funéraire, je recommande aux familles de préférer une urne en métal, en aluminium ou en pierre. » Dans ce cadre, l’urne funéraire sera rendue scellée et le sac de réception des cendres fermé.

« Les pompes funèbres remettent une documentation aux familles rappelant les obligations sur la dispersion des cendres et les obligations légales », précise Joris Sanson-Cotiniaux, qui souligne que « les proches ont l’obligation d’informer la mairie du lieu de dispersion des cendres. Aucun refus n’est possible si l’endroit choisi correspond bien aux critères légaux ».

En 2008, la loi Sueur a donné un statut aux cendres : « Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence. » Elle garantit aussi l’unicité du corps. Il est donc interdit de garder l’urne chez soi et de séparer les cendres.

Les urnes funéraires : les prix

« Chez les pompes funèbres inmemori, l’urne en métal classique vaut 95 euros, celle en carton, 155, et celle en pierre, 280 », détaille Joris Sanson-Cotiniaux, qui précise qu’« il n’est pas obligatoire d’acheter l’urne dans une maison de pompes funèbres, mais qu’il faut bien s’assurer qu’elle soit réglementaire, avec un système de fermeture si elle doit être scellée ».

Urne funéraire : quand il n’est pas possible de l’utiliser

Certaines religions comme l’islam et le judaïsme interdisent la crémation, alors que l’hindouisme et le bouddhisme y sont favorables et que l’Eglise catholique ne l’interdit plus depuis le 8 mai 1963.

« Si la religion peut être un frein à la crémation, il existe deux cas qui obligent légalement à l’inhumation du corps, explique Joris Sanson-Cotiniaux : quand le médecin déclare le décès par une maladie contagieuse (orthopoxvirose – une sorte de variole –, choléra, peste, charbon ou anthrax, fièvres hémorragiques virales graves et contagieuses), il est obligatoire d’utiliser un cercueil hermétique, zingué, qui ne peut pas passer en crémation. De même quand la mort est due à la rage, à la tuberculose et à toutes maladies émergentes (dont le Covid), la loi impose une mise en bière immédiate. »

Par décision de justice, le procureur peut interdire la crémation dans le cas où l’enquête ne permet pas de se prononcer sur la cause du décès et qu’une exhumation ou recherche ADN soit nécessaire dans les mois ou années à venir.

1.    Urne en métal ou végétalisée : Vert Paradis

2.   Dispersion au Mont-Saint-Michel