Deuil

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Les dix meilleurs livres sur le deuil

A chaque rentrée littéraire, un flot de livres sur le deuil et la mort arrive chez les libraires. Il est parfois difficile de choisir les romans et les essais qui nous ont marqués. Il y a les livres qui nous prennent par la main, ceux qui aident à surmonter le deuil, ceux qui nous permettent de mieux comprendre nos émotions face à la mort...

Nous avons beaucoup lu, posé des questions à notre entourage, écumé les bibliothèques aussi pour vous offrir cette sélection. Elle est composée d’incontournables et de quelques formidables découvertes. Bonne lecture !

Essais sur le deuil

« Vivre le deuil au jour le jour » de Christophe Fauré (Albin Michel)  

Comment vivre sans la personne qu’on aime ? Face au traumatisme que constitue la mort d’un proche, le psychiatre Christophe Fauré nous montre le chemin du deuil, explique les émotions, les réactions de chacun, détaille le travail psychologique nécessaire et montre aux endeuillés comment avancer malgré la douleur et retrouver une certaine sérénité. Un livre de référence au ton sobre mais chaleureux, qui permet de tout comprendre, de trouver les ressources pour se faire aider, et de se sentir moins seul.

« Consolations, celles que l’on reçoit et celles que l’on donne » de Christophe André (L’Iconoclaste) 

Le psychiatre le plus célèbre de France nous prévient d’emblée : le plus souvent, on ne peut rien réparer, rien changer au chagrin de l’autre, mais on peut l’accompagner, être là, trouver des mots simples, des gestes pour partager. Dans le deuil, auquel une large partie du livre est consacrée, la consolation, ce lien si spécial entre les humains, passe d’abord par soi : comment s’aider soi-même à surmonter les chagrins ? Empathique et doux, l’auteur, qui a connu la maladie et le doute, nous tient la main et ça fait du bien !

« Mon Journal de deuil » de Sarah Dumond (Leduc)

Comment cheminer vers la paix ? Facile à glisser dans la poche, ce journal de deuil propose de nous accompagner tout au long de ce voyage intérieur. Jour après jour, on se laisse guider par une voix amie qui nous invite à nommer et à écrire nos émotions, mais aussi à profiter de conseils pratiques bien utiles face à aux démarches à entreprendre ou pour prendre soin de soi. On peut aussi écrire à l’être aimé, se souvenir de certaines belles citations, entamer sa reconstruction grâce à un carnet de ressources malin. Un livre compagnon.

« Mon Etoile Léo : survivre à la mort subite du nourrisson » de Julie Pestana Artero (Michalon)  

Le petit Léo, 4 mois et en pleine santé, est retrouvé mort chez sa nounou. Julie et Charles, ses parents, cherchent à comprendre mais surtout à survivre à cette mort du nourrisson tardive, dont on parle peu. Un témoignage sur la solidité d’un couple qui voit dans son bébé disparu une étoile et décide de s’y accrocher.

Des livres sur le deuil pour les enfants

Pour parler de la mort et du deuil avec les enfants, les livres peuvent être de bons alliés. Ils permettent d’aborder le sujet avec tact et subtilité. C’est une manière de laisser les enfants s’exprimer sur la mort et le deuil, à travers le livre choisi.

« Au revoir Blaireau » de Susan Varley (Gallimard jeunesse)

Un matin, Blaireau ne vient pas au rendez-vous des copains : il est mort. Tous ses amis animaux souffrent pendant l’hiver, puis, au printemps revenu, vont parler de lui et faire la paix avec ce départ. Très bien illustré, ce classique de la littérature (1984), qui met en scène grenouilles, lapins, belettes ou souris, nous parle du temps nécessaire du deuil et de celui des souvenirs heureux.

« L’Arbre sans fin » de Claude Ponti (L’Arbre des loisirs)

Hippollène habite dans un arbre sans fin, un univers qu’elle croit seul à exister. Mais quand sa grand-mère meurt, elle pleure tant qu’elle se transforme en larme et va affronter le monde, bien au-delà de son arbre, jusqu’au terrible monstre Ortic. Superbement dessiné, cet album du père de « Blaise le poussin » séduit par son univers poétique, fantaisiste et joyeux, qui fait voyager enfants et parents depuis plus de vingt ans.

Romans sur le deuil

« Vivre vite » de Brigitte Giraud (J’ai Lu) 

Le prix Goncourt 2022 relate la perte du compagnon de l’auteur, après un accident de moto il y a vingt ans. Dans ce roman déchirant sur le deuil, Brigitte Giraud s’interroge : et s’il n’avait pas effectué ce trajet funeste ? Et s’il avait survécu ? Et s’ils n’avaient pas acheté une nouvelle maison juste avant ?... Cerner le deuil au plus près des émotions, les retranscrire de manière littéraire, dresser un tombeau de mots à celui qu’on a tant aimé : voilà la promesse, parfaitement tenue, de cet ouvrage où chagrin et espérance se mêlent.

« Veuf » de Jean-Louis Fournier (Le Livre de poche)

Elle était optimiste, lui pas. Elle se montrait altruiste, lui non. Et pourtant, ces deux-là vécurent quarante ans d’amour. Quand l’écrivain Jean-Louis Fournier perd sa femme un 12 novembre, il décide de rire pour ne pas pleurer et multiplie les saillies, les blagues et les bons souvenirs. Dans ce petit livre sur le deuil paru en 2011 effleure aussi la pudeur des sentiments, le lien entre ceux qui ont partagé un quotidien pendant si longtemps. Cet hommage a marqué les nombreux lecteurs.

« Avec toutes mes sympathies » d’Olivia de Lamberterie (Le Livre de poche)

Comment vivre après le suicide d’un frère ? La critique littéraire du magazine « Elle » répond à sa manière si sensible, en convoquant l’enfance en réaction au manque, à l’absence, en évitant tout pathos et en célébrant la vie de ce frère disparu. Récompensé par le prix Renaudot en 2018, ce roman sur la mort et le deuil nous enjoint à inventer une manière joyeuse d’être triste. Magistral.

«  L’Année de la pensée magique » de Joan Didion (Le Livre de poche)

Voilà un livre que l’on offre régulièrement aux Etats-Unis et partout dans le monde aux endeuillés depuis sa parution en 2007. Joan Didion, immense écrivain, raconte dans un récit intime comment elle a dû affronter la même année la mort brutale de son mari et le coma de sa fille. Meurt-on pour de vrai ? Pendant quelque temps, la veuve imagine, invente, crée des scénarios, congédie la réalité pour supporter la vie telle qu’elle est. Ce classique de la littérature anglo-saxonne sur le mort et le deuil se dévore d’une traite, en apnée.